1925. Une frontière, nette, qui efface d’un trait des pionnières du tennis féminin du palmarès officiel. La Fédération internationale de tennis n’adoube les tournois du Grand Chelem qu’à partir de cette date. Les championnes d’avant, oubliées des statistiques, mais pas des mémoires. L’ère Open, à partir de 1968, vient tout bouleverser : désormais, les pros s’invitent à la fête, et la distribution des titres change de visage. Depuis, les chiffres valsent, mais les époques, les surfaces, la concurrence : rien n’est jamais comparable. Les légendes du tennis féminin s’échappent des classements, chacune laissant une empreinte singulière.
Les chiffres s’additionnent, mais la lecture qu’on en fait fluctue selon les instances. Certains ne jurent que par le total de titres majeurs, d’autres regardent la mainmise sur une décennie, la capacité à briller sur toutes les surfaces. Impossible d’élire la reine du tennis sans plonger dans la complexité de l’histoire du jeu.
Plan de l'article
Les grandes figures qui ont marqué l’histoire du tennis féminin
Sur le circuit, le mot légende n’est pas galvaudé. Des palmarès d’exception, une trace laissée de génération en génération. Serena Williams s’impose comme l’icône absolue de l’ère moderne : 23 titres du Grand Chelem en simple, 73 trophées, une domination sans partage, même lorsque la concurrence se resserre. Sa sœur, Venus Williams, n’est jamais loin. Elle détient le record de participations aux tournois majeurs, un dévouement au très haut niveau qui force l’admiration, et ensemble, les deux ont raflé 14 titres du Grand Chelem en double.
De l’autre côté de l’Atlantique, Steffi Graf a placé la barre très haut. 22 titres majeurs, mais surtout le fameux Golden Slam : personne, avant ou après 1988, n’a réussi à soulever les quatre trophées du Grand Chelem et l’or olympique dans la même année. Son règne s’est étiré sur 377 semaines tout en haut du classement mondial, record féminin à ce jour.
La polyvalence, elle, porte le nom de Martina Navratilova. 18 titres majeurs en simple, 31 en double dames, et un total hallucinant de 167 trophées en simple. Sa carrière, longue, traversée par des styles de jeu différents, fait d’elle un modèle d’adaptabilité. Margaret Court, quant à elle, reste la plus titrée en simple avec 24 titres du Grand Chelem, et un total toutes épreuves confondues qui culmine à 64.
Mais derrière les palmarès, il y a des histoires. Chris Evert a gagné 18 titres majeurs, mais c’est son taux de victoires (90,05 %) qui la distingue : une régularité presque inhumaine. Billie Jean King ne s’est pas contentée de gagner : elle a fondé la WTA, mené le combat pour l’égalité salariale, brisé des murs hors du court. Monica Seles a ébloui le monde à 16 ans en remportant Roland-Garros, avant de voir sa trajectoire bouleversée en 1993, puis relancée, avec une résilience rare.
Avant l’ère Open, les pionnières ont ouvert la voie : Suzanne Lenglen, la Française aux allures de star, a bousculé les codes, tandis qu’Helen Wills Moody régnait sur les années 1920-1930. Aujourd’hui, le flambeau se transmet à Iga Świątek, symbole d’une nouvelle génération qui écrit déjà ses propres records.
Quels records distinguent véritablement les championnes d’exception ?
Être au sommet du tennis féminin, cela se lit d’abord dans la colonne des titres majeurs. Margaret Court s’accroche à ses 24 titres du Grand Chelem en simple. Serena Williams la talonne de près, 23 au compteur, suivie par Steffi Graf et ses 22 trophées. Trois championnes, trois styles de domination, trois époques contrastées. Mais réduire leur grandeur à une addition serait réducteur.
La constance marque la différence. Steffi Graf a tenu la première place mondiale 377 semaines. Serena Williams a dépassé les 300 semaines en haut de l’affiche. Martina Navratilova écrase la concurrence avec ses 167 titres en simple et 31 majeurs en double dames. Venus Williams, elle, détient le record de participations aux tournois du Grand Chelem (85), signe d’une longévité hors normes.
Quelques performances font date : Chris Evert tutoie les sommets avec 90 % de victoires en carrière, une régularité qui défie toute logique. Martina Hingis a ébranlé le circuit en devenant numéro 1 mondiale à 16 ans, et s’est offerte cinq titres majeurs en simple avant même sa majorité.
Voici, pour mieux cerner l’étendue de ces exploits, quelques repères chiffrés :
- Margaret Court : 24 titres majeurs
- Serena Williams : 23 titres majeurs
- Steffi Graf : Golden Slam, 22 titres majeurs
- Martina Navratilova : 167 titres en simple, 31 titres majeurs en double dames
- Chris Evert : pourcentage record de victoires
- Venus Williams : record de participations en Grand Chelem
- Martina Hingis : plus jeune numéro 1 mondiale
La grandeur, dans le tennis féminin, se loge parfois dans l’accumulation, parfois dans la durée, parfois dans l’exploit unique. Chaque championne a dessiné son propre territoire, inimitable et inaltérable.
Comparaisons statistiques : performances, palmarès et domination selon les époques
Les palmarès affichent des records impressionnants, mais chaque chiffre doit se lire à la lumière de son époque. Margaret Court s’impose avec 24 titres du Grand Chelem, mais elle a joué sur des surfaces variées, dans un contexte moins professionnalisé. Serena Williams a conquis 23 titres majeurs dans une ère mondialisée, avec une adversité constante et un circuit sans répit. Sa capacité à rester au plus haut niveau sur trois décennies, à revenir après chaque pause, donne une dimension supplémentaire à sa domination.
La performance de Steffi Graf s’étire sur 22 titres du Grand Chelem, un Golden Slam resté inégalé, et la plus longue présence en tant que numéro 1 mondiale. Les saisons où elle affrontait à la fois Navratilova et Seles donnaient à chaque tournoi un parfum d’affrontement titanesque. Martina Navratilova, avec ses 167 titres en simple et ses 332 semaines au sommet du classement, a traversé les époques sans jamais décliner, et a régné sur Wimbledon comme nulle autre avant elle.
L’affrontement entre Chris Evert et Navratilova a rythmé les années 1970-1980. Evert, avec son pourcentage de victoires stratosphérique, a marqué l’histoire par sa régularité. Venus Williams, avec 85 participations en Grand Chelem, incarne la longévité à l’état pur. D’autres, comme Martina Hingis ou Monica Seles, ont surpris par leur précocité et la rapidité de leur ascension.
Pour distinguer ces championnes, quelques chiffres s’imposent :
- Margaret Court : 24 titres du Grand Chelem en simple
- Serena Williams : 23 titres du Grand Chelem en simple, 73 titres en simple
- Steffi Graf : Golden Slam, 377 semaines numéro 1 mondiale
- Martina Navratilova : 167 titres en simple, 332 semaines numéro 1
- Chris Evert : 90,05 % de victoires, 18 titres majeurs
Comparer les championnes, c’est aussi accepter la part d’évolution technique et matérielle : les raquettes, la vitesse du jeu, la préparation physique. Les statistiques donnent des repères, mais ne livrent jamais toute la vérité.
Ce que révèle l’analyse des plus grands exploits sur la question du “GOAT”
Décerner le titre de “Greatest of All Time” n’est pas une science exacte. Les chiffres comptent, mais l’héritage, la trace laissée, la capacité à transformer le jeu, tout cela pèse dans la balance. Le Golden Slam de Steffi Graf, unique, reste en haut de la liste des exploits. Serena Williams, avec 23 titres majeurs et une domination sur trois générations, a repoussé les limites de la compétition. Martina Navratilova, avec ses 167 titres et sa longévité, incarne la persévérance et la polyvalence. Margaret Court, forte de ses 24 titres, continue d’alimenter le débat sur la profondeur du circuit de son époque.
Chris Evert, elle, a imposé la constance : un taux de victoire qui laisse peu de place au hasard. Billie Jean King, pionnière sur et hors du court, a donné au tennis féminin une visibilité et une légitimité nouvelles. Son combat pour l’égalité et la fondation de la WTA pèsent autant que ses titres.
La scène contemporaine, elle, voit émerger des talents comme Iga Świątek, qui apportent déjà de nouvelles références. Les critères de l’excellence évoluent, mais les exploits d’hier continuent d’irriguer l’imaginaire du tennis. Qui écrira la prochaine page inoubliable ?

